Selon
Bruno BOURASSA, Fernand SERRE et Denis ROSS,
[1] Pour aider à faire des apprentissages, il y a plusieurs stratégies mais si l’on veut aider à apprendre, à modifier telle où telle représentation il faut passer par l’action.
Plusieurs auteurs de divers courants de pensée en éducation ont souligné la relation qui existe entre l’apprentissage et l’expérience. Entre autres, le
courant béhavioriste a eu une influence marquée sur le développement des méthodes actives en éducation (Skinner, 1968). En 1986,
Bandura souligne l’importance de l’imitation considérée comme moteur de l’action.
D’autres auteurs (Knowles, Kidd, Houle) soulignent l
’importance des connaissances acquises des expériences antérieures et parlent de « réservoir d’expérience » qui devient une ressource grandissante.
Pour tous ces auteurs, l’apprentissage doit être centré sur l’expérience.
Selon Dewey, la particularité des adultes est qu’ils veulent savoir en expérimentant mais aussi savoir quoi faire des apprentissages qu’ils font. Ceci permet de favoriser par la même, le « vouloir agir ».
Pour
Dewey, apprendre c’est réfléchir sur l’expérience (LEARNING BY DOING: apprendre en faisant). Selon lui, deux conditions sont nécessaires pour qu’il y ait apprentissage : la première c’est que la personne soit stimulée par une situation interpellante et la seconde est la continuité. Les connaissances s’additionnent les unes aux autres, se nuancent et s’enrichissent au fil des diverses expériences mais nous apprenons à partir de ce que nous savons déjà. Il précise qu’un apprentissage nécessite une interaction entre l’apprenant et l’objet d’apprentissage. Nous pouvons ainsi considérer que la formation action proposée en IFD adhère à cette théorie puisque Pairform@ance devient le sujet et l’objet d’apprentissage.
Selon lui, il existe deux manières d’apprendre par l’expérience : l’expérience empirique : à tâtons, par essais et erreurs se distingue de l’expérience réflexive. Il s’agit d’une démarche qui consiste à poser certains gestes, à observer les résultats ainsi obtenus puis à tenter de les expliciter à l’aide d’hypothèses qui sont soumises au test de la réalité. Une expérience sans réflexion ne conduit pas à un apprentissage mais de la même manière un enseignement sans expérimentation ne conduit pas à un apprentissage.
LEWIN a construit une approche visant à faciliter l’apprentissage expérientiel (le cas, la simulation, le jeu, le jeu de rôle, les résolutions de problèmes…..). Selon lui, pour apprendre il faut que la réflexion s’inscrive dans l’action.
Le processus d’apprentissage selon Lewin suit plusieurs phases :
KOLB s’est surtout axé sur la manière dont les personnes abordent «
l’apprentissage expérientiel ». Kolb indique que l’apprentissage résulte d’un cycle intégrant appréhension, compréhension et transformation par intention et extension
. Mandeville résume la pensée de Kolb : pour être efficace, l’apprenant doit acquérir quatre habiletés différentes : il doit s’engager pleinement et personnellement dans l’action (appréhension), il doit réfléchir et observer son expérience selon plusieurs perspectives (intention), il doit recréer des concepts qui intègrent ses observations dans des théories logiques compréhension) , il doit utiliser ces théories pour prendre des décisions et résoudre des problèmes qui vont mener vers de nouvelles expériences (extension).
D’après Kolb, ’expérience concrète se fait en lien avec les personnes et les situations et la conceptualisation abstraite se fait en lien avec les idées et les choses. Sous cet angle, les gens qui favorisent l’observation réfléchie accordent plus d’importance à la réflexion alors que ceux qui favorisent l’expérimentation active sont plus orientés vers l’action.
Figure : l’apprentissage expérientiel de KOLB
Apprendre selon Kolb c’est un processus selon lequel la connaissance est créée par la personne à travers une transformation vécue dans une expérience.
[1] APPRENDRE DE SON EXPERIENCE, Presses de l’université du Québec 2007,