La TSC fournit un cadre théorique pour l'étude de l'auto-efficacité. Selon cette théorie, le sentiment d'auto-efficacité constitue la croyance que possède un individu en sa capacité de produire ou non une tâche (Bandura, 1982, 1993). Plus grand est le sentiment d'auto-efficacité, plus élevés sont les objectifs que s'impose la personne et l'engagement dans leur poursuite (Bandura, 1982, 1993).
Selon Carré (2003, préface inBandura, 2003, p. IV), « d’après Bandura, le système de croyances qui forme le sentiment d’efficacité personnelle est le fondement de la motivation et de l’action, et partant, des réalisations et du bien-être humains. Comme il l’indique régulièrement, avec une clarté et une force de conviction rares, « si les gens ne croient pas qu’ils peuvent obtenir les résultats qu’ils désirent grâce à leurs actes, ils ont bien peu de raisons d’agir ou de persévérer face aux difficultés » »
Les croyances d’auto-efficacité des élèves sont positivement associées à l’acquisition directe des apprentissages et à la réussite scolaire (Bandura, 1993 ; Eccles, 1983 ; Leroy, 2009 ; Pintrich & De Groot, 1990), mais également viala préférence pour des tâches présentant un certain niveau de nouveauté. « Ainsi, plus l’élève aura confiance en sa capacité à exécuter les tâches scolaires, plus il s’orientera vers des activités qu’il perçoit comme des défis personnels. On voit en cela que les élèves possédant de fortes perceptions d’efficacité n’hésitent pas à exprimer des aspirations surpassant leur niveau actuel de réussite et se disent prêts à faire des efforts pour dépasser leurs performances habituelles (Bandura, 2007). Cette vision optimiste quant aux capacités scolaires s’avère ainsi une condition nécessaire à l’utilisation de stratégies d’apprentissage considérées comme adaptatives en contexte scolaire. » (Leroy, 2009, p. 158).
Le sentiment d'auto-efficacité est un construit multifactoriel (Bandura, 1977, 1997). Bandura établit une distinction entre les résultats tangibles et les attentes d'efficacité, de telle sorte que les gens peuvent croire que certaines actions vont produire certains résultats (attentes de résultats), mais s'ils ne se sentent pas capables d'exécuter ces actions, ils ne pourront ni les initier ni persister à les accomplir (attentes d'efficacité).
Paraphrasant les propos de Bandura (1986, cité par François & Botteman, 2002, p. 522), nous sommes tentés de dire que l’auto-efficacité (personnelle comme collective) renvoie aux jugements que les personnes font à propos de leur(s) capacité(s), personnelle(s) comme collective, à organiser et réaliser des ensembles d’actions requis pour atteindre des types de performances attendus, mais aussi aux croyances à propos de leurs capacités à mobiliser la motivation, les ressources cognitives et les comportements nécessaires pour exercer un contrôle sur les événements de la vie (Wood & Bandura, 1989). Ces croyances constituent le mécanisme le plus central et le plus général de l’agentivité (François & Botteman, 2002)
Selon Fontayne (2007, p. 103), le sentiment de contrôle que les personnes développent à propos des évènements qui jalonnent leur vie est en grande partie influencé par leur perception d’efficacité. Les croyances d’efficacité se construisent à travers différents processus cognitifs individuels qui exercent une influence unique sur le sujet (e.g., les expériences de maîtrise, les expériences vicariantes, les persuasions sociales, les états physiologiques et émotionnels ; Bandura, 1997).